Mais c'est quoi le Rock ?


            Plutôt que vous donner une énième citation du Rock qui serait beaucoup moins drôle que celle d'Eddy, voici quelques citations de spécialistes qui pourrons nous éclairer un peu plus sur cet objet électrique :

  • Un courant musical qui s'inscrit dans une histoire de la musique :

" Le terme de Rock'n'roll désigne à l'origine une famille de rythmes venus d'un rhythm'n'blues aux racines noires américaines. Le verbe to rock'n'roll ("se balancer et rouler") fut utilisé dès le début des années 50 pour décrire le rythme'n'blues des Noirs américains. Le Rock'n'roll désigna d'abord une danse et une grande mode débridée qui secouèrent l'Amérique en 1957. Peu à peu, le mot "rock" devint le terme générique de la musique populaire américaine et britannique, puis occidentale." Michka Assayas, Le dictionnaire du Rock, Article "Rock'n'roll", Robert Laffond, coll. Bouquins, mars 2014. Disponible à la Médiathèque Cote XXXX

 

« À ce premier état du Rock’N’Roll va succéder ce que certains appellent la Rock Music, ou tout simplement, le Rock, au sens large du terme, qui reprend, développe, modifie et enrichit ce Rock’N’Roll originel par un nouveau souci de l’harmonie, un nouveau raffinement mélodique et instrumental, ou bien au contraire par un surcroît d’énergie et de puissance sonore. Cette musique Rock élargie comprend de très nombreux courants, du psychédélisme au métal, en passant par la musique progressive, le Glam, etc. » Une définition de David Herschel transcrite à partir de sa première émission radiophonique Une Histoire du Rock sur France Culture en janvier 2007 (l'émission n'est plus disponible en ligne).

  • Un style musical singulier :

"Certains vous diront que le Rock, c’est un style musical définissable a minima par la présence de guitares (électriques de préférence), une batterie, plus un clavier (pas indispensable), plus une ou plusieurs voix, le tout sur un rythme binaire bien marqué." Journet Nicolas, « Qu'est-ce que le Rock ? », Les Grands Dossiers des Sciences Humaines 3/2012 (N° 26) , p. 31-31. Disponible sur le site Cairn.info sur la page web URL (août 2016) : http://www.cairn.info/magazine-les-grands-dossiers-des-sciences-humaines-2012-3-page-31.htm

 

"La musique Rock s'est construite avec un son, des mélodies et du rythme. [...] Portée en général par la voix du chanteur, la mélodie est au cœur des compositions de Rock. [...]. Quant au rythme, il est omniprésent et binaire par excellence. Le tempo est tout aussi fondamental. N'oublions pas qu'à ses débuts, le Rock'n'roll était une musique de danse. [...] Aujourd'hui le Rock se fait avec ou sans machines, mais rythme et tempo se sont considérablement complexifiés, ou plutôt se sont multipliés dans tous les différents modèles de Rock qui co-existent. Quoiqu'il en soit, le rythme reste un élément central du Rock, un élément magique aussi, sans doute parce qu'il touche à la fois au corps - la danse - et au cérébral, la transe n'étant jamais très loin." Pascal Bussy, Autopsie du Rock, Dossier d'accompagnement de la conférence concert du jeudi 29 septembre 2011. Disponible sur le site du Jeu de l'ouïe, URL (août 2016) : http://www.jeudelouie.com/ressources/dossiers-thematiques/

  • Un look, une attitude rebelle  :

"En cinquante ans de Rock, les poses n'ont pas beaucoup changé. D'Elvis Presley à Pete Doherty, c'est la même moue ironique, le même regard à la fois charmeur et désabusé, en même temps insouciant et provoquant." Pascal Bussy, Autopsie du Rock, Dossier d'accompagnement de la conférence concert du jeudi 29 septembre 2011. Disponible sur le site du Jeu de l'ouïe, URL (août 2016) : http://www.jeudelouie.com/ressources/dossiers-thematiques/

 

"C'était quand même la grande question : en avoir ou pas ! Un perfecto ! Soit le modèle 118 de chez Scott avec ceinture à boucle frontale, aération de l'aisselle, poches et manches zippées et doublure nylon. Celui de Marlon dans l’Équipée Sauvage, du Lucien de Margerin, de Dutronc ou des Ramones. Un blouson d'homme, quoi. Schott. Pas Chochotte. [...] Je parle d'un temps où non seulement, tout comme aujourd'hui, on signait par la fripe l'appartenance à telle ou telle tribu, mais où il fallait répondre, physiquement, des codes de ladite tribu. Porter un perf' signalait qu'on aimait bien la chicane, qu'on n'était pas formellement opposé à un petit bourrage de pif des familles. Les membres de cette tribu-là étant vindicatifs de nature..." Antoine de Caunes, Dictionnaire amoureux du Rock, Plon, octobre 2010, p319 à 320. Disponible à la Médiathèque Cote XXXXX

 

"Je t'explique. Le Rock'n roll, c'est un sport de tripes, c'est avant tout un sport d'hommes. C'est pour le Peuple de la nuit, les gosses de l'Enfer, les masturbateurs, les exclus, les sans-grades qui n'ont pas le droit à la parole et aucun moyen de dire : « Eh ! Je hais ce putain de monde. Mon père est un connard ! Fuck aux enfoirés, fuck à l'autorité, je veux un orgasme ! »" Citation extraite du film de  Floria Sigismondi,The Runaway, River Road Entertainement, 2010.

  • L'authenticité et la spontanéité Rock :

"Le Rock comme refus de l’académisme, comme une culture alternative basée sur une autre érudition, inconnue des parents. [...] Ce que je trouve fascinant dans la musique Rock, c’est cette recherche permanente d’authenticité. On cherche des artistes qui s’expriment avec presque rien, une guitare tout au plus, leur être. Comme si, ce qui “sortait » était très proche de l’intérieur. La fragilité, comme dans le cas de Wyatt, peut être une valeur, c’est très rare dans la musique. Nous vivons plutôt avec une culture de la compétence que de la fragilité." François Ribac, « L’entrée en Rock. Entretien avec François Gorin », Volume ! [En ligne], 2003, consulté le 21 juillet 2016. URL : http://volume.revues.org/2338

  • Une contre-culture, une culture alternative, populaire avec ses icônes, ses mythes et ses thèmes :

"L’important est que le Rock, tel que je le vois, est la forme d’art populaire ultime, la démocratie en acte, parce que c’est vrai : tout le monde peut en faire. Pour jouer du Rock, du Punk Rock ou tout ce que vous voudrez, on a besoin que d’une chose : du culot. Le Rock est une attitude, et une fois que vous avez l’attitude, vous pouvez y aller, quoique puisse dire tout le monde." DeRogatis Jim, 2006, Lester Bangs. Mégatonnique Rock Critic, trad. J.P. Mourlon, Auch, Tristram, 2006.

 

"Le Rock génère aussi des mythes. Les aficionados s'identifient au chanteur sombre et solitaire (Johnny Cash), à la star charismatique (Elvis Presley, au poète contestataire (Bob Dylan), au décadent provocateur (Jim Morrison), ils rêvent car chaque succès d'un artiste ou d'un groupe est la preuve que tout est possible. Aux États-Unis comme en Angleterre, les étoiles du Rock sont issues des milieux ouvriers et de la petite et moyenne bourgeoisie. Tous, par contre, forment une aristocratie où le dénominateur commun est un mélange de talent et de chance, avec dans leur parcours une étincelle miraculeuse qui les a propulsé sur le devant de la scène. Le Rock brise les classes sociales et fait rêver le monde." Pascal Bussy, Autopsie du Rock, Dossier d'accompagnement de la conférence concert du jeudi 29 septembre 2011.
Disponible sur le site du Jeu de l'ouïe, URL (août 2016) : http://www.jeudelouie.com/ressources/dossiers-thematiques/

 

« La musique Rock habite notre quotidien depuis plus de cinquante ans. […] Elle étend notamment son influence à la mode, au cinéma, aux arts plastiques. Mais c’est d’abord notre mode de vie et de pensée que cette musique a voulu contribuer à modifier. Instrument d’un conflit de générations dans les années 50, le Rock’n’roll originel a fait place à une ambitieuse contre-culture dans les années 60. Depuis lors, le Rock est tour à tour devenu le vecteur du pacifisme, de la libération sexuelle, de l’accès aux drogues, de l’engagement politique ou humanitaire. Les grands festivals sont l’occasion d’une communion universaliste, parfois d’une identification clanique, mais toujours d’un intense transfert d’affects en direction de stars parées de vertus quasi-surnaturelles. Comme expression musicale, le Rock est cependant, avant toute chose, un répertoire d’œuvres passionnantes. Des premières légendes […] à la geste héroïque d’un groupe tel que Muse aujourd’hui, cinquante ans de création nous interrogent, nous provoquent et savent souvent nous charmer. Les Beatles, les Rolling Stones, Jimi Hendrix, Led Zeppelin, David Bowie, les Sex Pistols, Prince, Nirvana, tous ces artistes et bien d’autres ont contribué à renouveler le langage musical du Rock, à donner à cette même entité des incarnations contrastées, voire contradictoires. » Une définition de David Herschel transcrite à partir de sa première émission radiophonique Une Histoire du Rock sur France Culture en janvier 2007. (l'émission n'est plus disponible en ligne)

 


Mais c'est quoi la BD ?


Montage d'images disponible sur You Tube pour illustrer une brève présentation de l'histoire de la Bande Dessinée au XXe siècle. D'après le site web Scribium, et de l'article "Petite histoire de la BD, du 19e siècle à nos jours" de ELYA DOGAN, publié le 23/05/2010 sur cette page URL (août 2016) : https://scribium.com/belya-dogan/a/petite-histoire-de-la-bd-du-19e-siecle-a-nos-jours/


          Allez, c'est parti prend ton crayon, voici quelques éléments de définition et d'histoire sur la BD qui te donneront des jalons pour mieux comprendre ce genre !!!

  • Une définition générale qui te donnera une bonne idée de ce que c'est la BD !!!

"Toute Bande Dessinée est fondée sur une juxtaposition d'images, organisée en séquences narratives. Chaque image – dite « vignette » – se trouve généralement à l'intérieur d'un cadre rectangulaire, la « case ». Un alignement de cases forme un « registre » ou « strip ». Une superposition de registres occupant toute une page d'une revue ou d'un album constitue une « planche ». La Bande Dessinée, dont le Suisse Rodolphe Töpffer a l'intuition dès les années 1830-1840, naît, en tant qu'activité professionnelle reconnue, à la fin du xixe siècle aux États-Unis ; la présence de ballons (dialogues écrits dans des bulles ou phylactères) s'y généralise à partir du Yellow Kid d'Outcault (1896). Durant la première moitié du xxe siècle, la Bande Dessinée américaine domine, tant en quantité qu'en qualité, la production mondiale ; ses premiers chefs-d'œuvre sont Little Nemo de McCay (1905) et Krazy Kat de Herriman (1913). La naissance de Superman en 1938 ouvre la voie aux « super-héros ». Malgré quelques réussites exceptionnelles, comme Peanuts de Schulz (1950) ou Maus de Spiegelman (1986), la seconde partie du xxe siècle voit un recul des États-Unis, et l'émergence de Bandes Dessinées marquantes au Japon (les mangas d'Osamu Tezuka), en Belgique (Tintin par Hergé, Spirou par Franquin, Blake et Mortimer par E.P. Jacobs), en Italie (Corto Maltese par Hugo Pratt) et en France (Astérix par Uderzo et Goscinny, récits de politique-fiction par Bilal). Au début du xxie siècle, la Bande Dessinée, à l'image de la société, est divisée en courants multiples et contradictoires. Le genre est aussi diversifié que peut l'être la littérature ou le cinéma : il n'existe plus aujourd'hui une Bande Dessinée, mais des Bandes Dessinées." Dominique PETITFAUX, Encyclopédie Universalis, article "Bande Dessinée", Encyclopédia Universalis, 1993 -. Disponible à la médiathèque cote XXXX à XXXX.

  •   La Bande Dessinée Franco-Belge.

"Bien que la France et la Belgique aient chacun des auteurs reconnus de Bande Dessinée auparavant, la Bande Dessinée désignée sous le terme franco-belge éclot réellement dans l'immédiat après-guerre lorsque des périodiques édités en Belgique conquièrent le marché français. [...] Les quatre principales revues de ce domaine par leur diffusion et leur empreinte sur la production de Bandes Dessinées furent les deux hebdomadaires belges Le Journal de Spirou, créé par l'éditeur Dupuis, et Le Journal de Tintin, l'hebdomadaire français Vaillant, créé en 1945, puis à partir de 1959 l'hebdomadaire français Pilote racheté par l'éditeur Dargaud en 1960. [...] Plusieurs grandes séries prennent alors toute leur ampleur à partir des années 1950-60 : Les Pieds Nickelés créés par Forton et repris par Pellos, Tintin de Hergé, Blake et Mortimer de Jacobs, Astérix de Goscinny et Uderzo, Spirou et Fantasio créé par Rob-Vel et repris par Franquin, Gaston Lagaffe d'André Franquin, Les Schtroumpfs de Peyo, Timour de Sirius, Lucky Luke de Morris, Achille Talon de Greg, Blueberry de Charlier et Giraud, Michel Vaillant de Jean Graton." Source Wikipédia, Article "Bande Dessinée Franco-Belge", URL (août 2016) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bande_dessin%C3%A9e_franco-belge.

  • Le Comic book.

"Parallèlement, aux États-Unis, se développent les comics. Ceux-ci, par rapport à la BD, présentent essentiellement les deux différences suivantes : Alors que la Bande Dessinée bénéficie d'épaisses revues et de luxueux albums, les comics paraissent généralement sous la forme de fins fascicules. Contrairement au personnage de B.D., qui est généralement la propriété de son auteur, le personnage de Comic appartient à une maison d'édition, et son destin sera assuré par une interminable succession de scénaristes et de dessinateurs, tandis que le rédacteur en chef insufflera les orientations de la série. Parmi les grands classiques du Comic, on peut citer : Buck Rogers, Flash Gordon, Little Nemo in Slumberland (par Winsor McCay), Mandrake le magicien, Prince Valiant (par Hal Foster) et, bien entendu, les comics de Walt Disney mettant en scène Mickey Mouse et Donald Duck. A partir de 1938, le petit monde du Comic est révolutionné par l'apparition du personnage de Superman (créé par Jerry Siegel et Joe Shuster). La popularité du héros est telle que l'heureux éditeur, DC, s'engouffre dans la brèche et crée dans la foulée Batman, Wonder Woman, Flash, et bien d'autres. Les super-héros deviennent alors un sous-genre à part entière du Comic. Sous-genre qui se serait essoufflé sans l'arrivée des éditions Marvel qui, à partir de 1961, sous la houlette de Stan Lee, Jack Kirby, Don Heck et John Buscema, créent une pléiade de super-héros qui passent en tête des ventes de comics : Fantastic Four, Spider-man, Hulk, X-Men, etc. Notons que le Comic peut prendre aussi la forme d'une courte bande de cases horizontales mettant en scène un gag ou racontant une aventure en feuilleton. Il s'agit alors d'un Comic Strip, publié dans la presse. Parmi les plus connus traduits en Europe : Calvin et Hobbes de Bill Waterson, Garfield de Jim Davis, Peanuts de Charles M. Schulz et Popeye de E.C. Segar." Source Dgé sur son blog La Bande à bédé, bede.over-blog.com, URL (août 2016) : http://bede.over-blog.com/pages/Cest_quoi_une_BD_-643062.html

  • Le Manga.

"Au Japon également, à partir de 1870 et sous l’influence du modèle européen, la presse illustrée connaît un essor considérable. Mais c’est après la seconde guerre mondiale, avec la production exponentielle d’Osamu Tezuka, créateur du héros Astroboy mondialement connu, que le manga (qui signifie « image dérisoire ») populaire se développe. Le Japon n’échappera pas à la remise en cause des traditions qui se fait jour en Europe et aux États-Unis dans les années 1960. Plusieurs mangakas (auteurs de mangas) imaginent des œuvres plus réalistes, souvent violentes, destinées aux adolescents et adultes. On les appelle les gekiga (ce qui signifie « images dramatiques »), elles furent publiées dans les revues d’avant-garde comme Garo ou AX. Poids lourd de l’édition française de Bande Dessinée, le manga représente près de 40% de cette production, qu’il désigne les albums d’origine japonaise majoritaires ou ceux provenant de Chine ou de Corée, qui peinent encore à s’imposer malgré leurs qualités graphiques. Les mangas ont la faveur d'un lectorat fidèle, plus jeune et plus féminin que celui de la Bande Dessinée franco-belge ; lequel apprécie particulièrement leur moindre coût, la succession des nouveaux tomes dans des délais très rapprochés et leur contenu proche de leurs préoccupations." Catherine Feyrerolle, sur le site de la revue en ligne Takam Tikou, URL (août 2016) :  http://takamtikou.bnf.fr/dossiers/dossier-2011-la-bande-dessinee/introduction-a-la-bande-dessinee-des-reperes-sur-le-genre

  • L'entrée dans l'âge adulte.

"La fin des années 1960 [aux États-Unis] marque l'essor de la Bande Dessinée underground, appelé aussi comix. Le contenu plus adulte, plus politique et parfois à la limite de la pornographie échappe à la censure grâce à un système particulier de diffusion. On ne trouve pas ces revues dans les kiosques mais sur les campus ou dans des boutiques spécialisés dans la vente de produits de la contre-culture. Parmi les auteurs les plus connus on trouve Art Spiegelman, Gilbert Shelton et Robert Crumb qui publie le comic book Zap comics en 1967" Source Wikipédia, article "Histoire de la Bande Dessinée", accessible en ligne, URL (août 2016) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_bande_dessin%C3%A9e#Aux_.C3.89tats-Unis_de_1879_.C3.A0_1930 

 

"La seconde partie de la décennie voit aussi l'émergence d'une Bande Dessinée qui s'inscrit dans un mouvement de contestation de l'idéologie américaine (chanteurs engagés, phénomène hippie, manifestations contre la guerre du Vietnam). Ce refus des valeurs traditionnelles, perceptible déjà au cours des années 1950 dans la revue Mad dirigée par Harvey Kurtzman (1924-1993), anime ces Bandes Dessinées, dites underground (souterraines) car elles sont produites en marge des structures habituelles d'édition et de diffusion. Les dessinateurs emblématiques de ce courant sont Robert Crumb, créateur de Fritz the Cat (1965), et Gilbert Shelton, qui avec les Freak Brothers (1967) raconte les tribulations de trois hippies surtout préoccupés par l'état de leur réserve de cannabis." Dominique PETITFAUX, Encyclopédie Universalis, article "Bande Dessinée", Encyclopédia Universalis, 1993 -. Disponible à la médiathèque cote XXXX à XXXX.

 

"Pendant une période d'une quinzaine d'années, que l'on peut faire débuter à la création en 1969 de Charlie mensuel, première revue française s'adressant à des adultes, et refermer en 1986, qui marque l'amorce du reflux de la presse spécialisée et le retour au premier plan d'œuvres américaines, la Bande Dessinée francophone est probablement la plus diverse et la plus créative du monde. La remise en cause de tous les cadres de la pensée qui est l'une des caractéristiques de la France de la fin des années 1960 et du début des années 1970 accélère le développement d'une Bande Dessinée délivrée des contraintes qui pesaient sur elle. La profession est en effervescence, la production intense, souvent brouillonne. Des auteurs, ivres d'une liberté nouvelle, vont jusqu'à fonder leurs propres revues pour échapper à leurs éditeurs. Les fanzines (petites revues amateurs) prolifèrent, et publient des Bandes Dessinées où la violence, la sexualité, l'engagement politique – et donc le plaisir de bousculer les tabous – tiennent une grande place. À côté de ces publications, souvent éphémères, des mensuels auront une influence durable : Charlie mensuel est suivi de L'Écho des savanes (1972), d'un nouveau Pilote (devenu mensuel en 1974) ; en 1975 naissent Métal hurlant, axé sur la science-fiction, et Fluide glacial, qui pratique un humour corrosif ; en 1978, les éditions Casterman lancent (À suivre), qui se veut « l'irruption sauvage de la Bande Dessinée dans la littérature ». La plupart des histoires publiées dans ces périodiques sont éditées ensuite en albums, ce qui n'était auparavant réservé qu'à quelques séries à succès." Dominique PETITFAUX, Encyclopédie Universalis, article "Bande Dessinée", Encyclopédia Universalis, 1993 -. Disponible à la médiathèque cote XXXX à XXXX.

 

"L’âge adulte de la Bande Dessinée est atteint au début des années 1980. De nouvelles revues apparaissent, telles qu’une deuxième version de Charlie Mensuel et Vécu (en France), Orient-Express et Comic Art (en Italie), El Vibora, Cairo et Cimoc (en Espagne), Epic Illustrated (aux États-Unis) et Super Skorpio en Argentine. Beaucoup d’artistes atteignent finalement le marché international. En Grande-Bretagne, les chefs d’œuvre Watchmen de Dave Gibbons et Alan Moore et Maus d’Art Spiegelman sont créés. Du côté japonais, on exporte la Bande Dessinée Akira de Katsuhiro Otomo avec succès. Les périodiques perdent du terrain, tandis que les albums d’une seule Bande Dessinée gagnent en popularité."  Source La pigne au Net, revue en ligne juin 2007, directeur de publication Serge Degueil, article "La Bande Dessinée d'auteur - L'âge adulte et les nouvelles tendances", URL (août 2016) : http://pessac.magonty.free.fr/publications/pignonet/pignonet33/bd.htm

  • La variété des productions et l'émergence des romans graphiques.

"En France, si dans les années 60 et 70 une première politique d’auteur a été inaugurée, on peut dire que les années 80 vont plutôt développer une stratégie des séries, des héros, des genres et de l’album standard. Lié au contexte de récession du marché de la Bande Dessinée, les éditeurs se replient sur des valeurs sûres, celles qui ont fait leurs preuves, ne produisant que des albums recyclés, privilégiant un style de dessin codifié (ligne claire) ou imitant les graphismes en vogue (Juillard, Bourgeon), s’accrochant aux genres prisés par le grand public (humour, récit historique, héroïc fantasy). Or, plus progressent la production des séries et la standardisation des albums, plus régressent l'émergence de personnalités d'auteurs et de nouvelles façons de concevoir la Bande Dessinée. Cet état de fait ne laissait pas beaucoup d'espoir de publication aux jeunes dessinateurs et surtout à ceux qui espéraient imposer un ton, un style ou un contenu original. Ces auteurs dont certains avaient l’expérience du fanzina vont se regrouper et créer leurs propres structures éditoriales. C’est ainsi que dans les années 90, cette édition alternative va connaître un développement phénoménal, donnant naissance à ce que certains ont appelé la « nouvelle vague » ou la « nouvelle Bande Dessinée francophone. [...] Ces éditeurs qui sont souvent aussi auteurs renouent avec ce qu’on pourrait appeler l’amour du livre en tant qu’objet, le plaisir de sa conception, la recherche d’un format adapté, d’un papier particulier, d’une couverture spécifique, l’envie de toucher des petits groupes de lecteurs aux goûts différents et non pas un groupe plus important au goût uniformisé. Et à travers ce travail, se dégage la volonté quasi militante d’affirmer la valeur et la diversité de la Bande Dessinée. [...] Nombreux sont ces auteurs qui exercent une vigilance vis à vis de leur propre dessin pour rester aventureux, découvrir de nouvelles techniques, se renouveler d’un album à l’autre en fonction du récit (G. Delisle, Blain, Guibert…) voire même à l’intérieur d’un album (Sfar)." Agnes Deyzieux, "Le cas des cases", article paru dans Le Français Aujourd'hui, avril 2008, mis en ligne sur le blog de Agnesdeyzieux-bd.blogspot.fr, URL (août 2016) :  http://agnesdeyzieux-bd.blogspot.fr/2009/11/bdmouvements.html

 

"À côté de héros éternels comme Lucky Luke ou Asterix, on assiste à l’émergence depuis quelques années d’une Bande Dessinée dont les codes graphiques et narratifs sont adaptés au jeune public, à l’instar des collections « Punaise » et « Puceron » chez Dupuis. Cependant, on ne peut que constater une baisse de la production d’albums jeunesse ou tout public. Hormis les publications pour la jeunesse qui ont toujours du succès tels le Journal de Mickey ou Spirou, la production peine à se renouveler et à sortir des aventures de ses héros emblématiques : Titeuf, Lou ou Les Nombrils. Et il semble désormais que seul le manga et ses héros déclinés en multi-supports tels Naruto, One Piece ou Dragon Ball, maintiennent le jeune public au contact de la Bande Dessinée. Certes, les éditeurs misent sur les valeurs sures et, quasiment chaque année qui passe, voit la publication de son Largo Winch ou de son XIII. Néanmoins, depuis quelques années, des récits plus intimistes courant sur plusieurs volumes ont vu le jour tel Le Combat ordinaire de Manu Larcenet ou Persepolis de Marjane Satrapi, rencontrant les faveurs du public. La publication en série représente encore la majorité de la production, peu à peu rognée par un genre qui, s’il n’est plus émergent, se positionne clairement comme prépondérant : le roman graphique. Ce terme, traduction littérale de l’anglais Graphic Novel, désigne un type d’ouvrages « qui a le format d’un roman, qui est vendu en librairie aux côtés des romans, mais qui est avant tout une Bande Dessinée et qui, par opposition, aux séries propose un récit autonome ne s’inscrivant dans aucune série à suivre ». Le roman graphique a fait son apparition en France dans le courant des années 1970 pour s’imposer et représenter aujourd’hui prés de 10% des nouveautés de l’année 2010." Catherine Feyrerolle, sur le site de la revue en ligne Takam Tikou, URL (août 2016) :  http://takamtikou.bnf.fr/dossiers/dossier-2011-la-bande-dessinee/introduction-a-la-bande-dessinee-des-reperes-sur-le-genre

  • Légitimation du 9ème art et explosion commerciale.

"Dans les années 80, la Bande Dessinée a sa place partout : dans les publicités, l’architecture et le cinéma. On voit apparaître de plus en plus de librairies spécialisées sur le sujet. On écrit des thèses, présente des colloques, enseigne à propos de la Bande Dessinée. Des festivals et des conventions ont une renommée internationale. On consacre des établissements au 9ieme art, par exemple le Centre national de la bande dessinée et de l’image en France ou le Centre belge de la Bande Dessinée à Bruxelles." Source La pigne au Net, revue en ligne juin 2007, directeur de publication Serge Degueil, article "La Bande Dessinée d'auteur - L'âge adulte et les nouvelles tendances", URL (août 2016) : http://pessac.magonty.free.fr/publications/pignonet/pignonet33/bd.htm

 

"La Bande Dessinée, médium mêlant écrit et image, recouvre les mêmes genres développés dans la littérature : roman, pamphlet, polar, autobiographie, science-fiction, espionnage, humour, histoire, politique, etc. La Bande Dessinée représente aujourd’hui en France un secteur éditorial en pleine expansion, un marché florissant pour les grandes maisons d’édition, comme Dupuis, Glénat, Casterman ou Delcourt, qui se partagent l’essentiel des ventes, tout en laissant cependant une marge de manœuvre limitée aux maisons d’éditions alternatives, comme L’association, Les Requins Marteaux, ou Mosquito." Paltani-Sargologos, Fred. Le roman graphique, une Bande Dessinée prescriptrice de légitimation culturelle [en ligne]. Enssib, septembre 2011 [consulté le 16 août 2016]. Disponible sur le Web :
http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/56772-le-roman-graphique-une-bande-dessinee-prescriptrice-de-legitimation-culturelle.pdf

 

"Il s’éloigne le temps où la bande dessinée était considérée comme une sous littérature, principalement destinée à un public enfantin. Elle a même acquis ses lettres de noblesse et bénéficie de l’intérêt d’un public varié, fidèle, passionné et attentif à son actualité. La production de bandes dessinées en France en 2010 a représenté un marché de 320 millions d’euros pour plus de 5165 albums publiés, chiffres en constante progression depuis près de dix ans. La bande dessinée représente prés de 40% des prêts de documents en bibliothèque. Des données qui attestent, s’il était besoin, de sa vivacité." Catherine Feyrerolle, sur le site de la revue en ligne Takam Tikou, URL (août 2016) :  http://takamtikou.bnf.fr/dossiers/dossier-2011-la-bande-dessinee/introduction-a-la-bande-dessinee-des-reperes-sur-le-genre

 

 

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